Joël Laigre Dirigeant Les Résidences Familiales
- Pouvez-vous nous décrire votre activité et les réalisations dont vous êtes le plus fier ?
Je suis constructeur de Maisons Individuelles et dirigeant des Résidences Familiales depuis 2002 (entreprise créée en 1981), ce qui représente près de 2 000 maisons réalisées.
Ce qui me plaît dans mon métier c’est de faire plaisir aux gens, réaliser de belles maisons, une vraie satisfaction personnelle ! Les projets dont je suis le plus fier ce sont les projets les plus originaux. Par exemple remplacer de l’enduit par du zinc, du trespa (matériau composite à base de bois qui sert de parement en calepinage), du bois. Ou encore l’isolation par l’extérieur en thermibloc qui change du simple enduit. Il y a aussi la brique, le béton cellulaire… et la paille !
Ce qui m’excite c’est d’avoir un métier qui évolue et pouvoir répondre à toutes les demandes des clients. La véritable avancée dans le métier a été l’introduction du contrôle de perméabilité avec les différentes réglementations thermiques. Une anecdote ? A une époque nous effectuions les tests de perméabilité avec des fumigènes.
- Quelles sont les tendances observées depuis quelques mois sur le marché de la construction dans le Pays de Caen ?
Aujourd’hui le nouveau challenge réside dans Habitat et Qualité de Vie, son Label et ses Clubs. Le constructeur joue un rôle très important dans le volet final de l’aménagement du cadre de vie, jusqu’à la qualité de l’air intérieur, un réel sujet pour moi. Je suis très content par ailleurs de l’émergence d’initiatives plus vertueuses sur le secteur de Caen. J’aimerais que les acteurs de l’aménagement et de la construction s’engagent ensemble dans une vraie prise de conscience sur une approche qualitative plutôt qu’une approche quantitative de l’acte d’aménager et de construire.
- Vous êtes un membre actif du Club Habitat et Qualité de Vie et de l’Association Maisons de Qualité. En quoi est-il pertinent pour vous que le métier de constructeur soit intégré plus en amont dans les opérations d’aménagement ?
J’attends une densification des échanges avec les aménageurs. La concertation est nécessaire avec l’aménageur afin de s’adapter ensemble à des configurations de lots plus petits (moins de 200m² de terrain), l’application de la loi Climat et Résilience, continuer à donner de la cohérence au niveau architectural et environnemental. Le Club Habitat et Qualité de Vie est un véritable vecteur de liens entre les constructeurs et les aménageurs qui permet la mise en perspective des situations économiques de tout le monde. Les évènements climatiques de cet été n’ont fait que renforcer ma conviction qu’il faut pousser le dialogue entre acteurs de l’aménagement. J’ai toujours eu conscience qu’une adaptation était nécessaire. L’humain fait partie de la biodiversité, il doit également être bien logé.
- Qu’est-ce qui vous plaît tout particulièrement dans le Club Habitat et Qualité de Vie et que vous ne retrouvez pas ailleurs ?
On sait que les aménageurs adhérents, dans les nouveaux projets, font plus attention au contexte environnant, au récit des lieux etc et à la balance économique dans le respect du budget des clients. Ce qui m’a plu c’est la diversité des échanges (élus communaux, aménageurs, bailleurs sociaux, experts en urbanisme, organisme bancaire, expert industriel…etc) qui crée un environnement permettant d’échanger sans filtre à la fois sur la biodiversité et sur la réalité d’un équilibre économique. On apprend des choses, des modes opératoires qui pourraient être déclinés sur Caen. Les intervenants sélectionnés sont toujours intéressants, de la santé à la densité urbaine. J’ai également beaucoup apprécié la rencontre avec les représentants des Petites Villes de Demain.
- Quels savoirs-faire développez vous pour vous adapter aux évolutions sociétales (climat, attentes des familles etc)
D’une part le marché de la rénovation et de l’extension ! Je m’y attelle actuellement.
D’autre part je m’investit dans l’intégration des éco-matériaux dans les maisons que je réalise, m’intéressant à l’isolation, la perspirance, au biosourcé et au local. Je suis convaincu que la pré-industrialisation de la chaîne de construction, avec les écomatériaux (y compris fenêtres et étanchéité) est l’avenir et permettra de réduire les délais, pour le confort des familles en attente de leur projet de vie.